Les forêts de la RDC couvrent environ 135 millions d’hectares dont 99 millions de forêts denses humides, soit 67% du territoire national. Elles représentent près de la moitié des forêts tropicales humides d’Afrique. A l’instar des autres secteurs économiques, le secteur forestier est aussi entré dans une phase de relance après la longue période trouble de la décennie 1990.
Le code forestier a été promulgué en 2002 en lieu et place de l’ancienne réglementation coloniale datant de 1949. En dépit des menaces qui pèsent sur ces forêts, les données sur les ressources forestières restent encore très partielles et ne concernent qu’une partie du territoire congolais.
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D’après des études financées par l’UE sur l’état des forêts du bassin du Congo en 2008, le taux de déforestation est évalué à 0,2% par an, ce qui bien qu’étant le taux le plus élevé des pays du bassin, reste marginal en regard de la totalité de la couverture forestière. Cependant ce chiffre masque des menaces réelles qui pèsent sur l’écosystème forestier de la RDC.
Tout d’abord, du fait de l’existence d’un abondant réseau de pistes rurales reliant de nombreux villages, le massif forestier se fragmente. Les défrichements agricoles ouvrent aussi des saignées de plusieurs kilomètres de large et isolent peu à peu les lots forestiers les uns des autres. D’autre part, le rythme de déforestation est localement beaucoup plus élevé que la moyenne nationale dans les régions fortement peuplées et dans lesquelles le secteur agricole est dynamique.
Autour des grands centres urbains, la récolte du bois de chauffage est à l’origine d’une dégradation forestière et même parfois de déforestation pure et simple. L’exploitation forestière intensive dans le Bas-Congo a en effet contribué à la dégradation des forêts de cette zone…
Mais outre les ressources contenues dans les forêts congolaises, les plus grandes réserves de flore sont concentrées dans les trois jardins botaniques du pays : Kinshasa, Eala-Mbandaka en Equateur et Kisantu au Bas-Congo. Ces jardins sont plus qu’un simple espace de loisirs. Ils assurent la conservation des plantes rares (conservation ex situ) et servent en même de temps de centres d’éducation à l’environnement et lieux de recherche sur la biodiversité.
Vers une exploitation durable du bois
Connue dans un premier temps pour ses écorces aux vertus médicinales, l’espèce Pericopsis elata (Harms) Van Meeuwen, communément appelée Afrormosia ou Assamela, est aujourd’hui fortement exploitée pour son bois, dont les caractéristiques sont semblables à celles du bois du teck asiatique.
À l’aide de l’anatomie et de la dendrochronologie, les chercheurs du Musée Royal de l’Afrique Centrale étudient la croissance et les structures des peuplements forestiers d’Afrormosia à Yangambi, dans la Province Orientale. Les résultats de cette étude doivent contribuer à la conservation et à l’utilisation rationnelle de l’Afrormosia. Le laboratoire de biologie du bois collabore ainsi avec l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) et la CITES dans l’optique d’un commerce non préjudiciable de cette essence.
Projet Makala
Le bois représente 85% de la ressource en énergie domestique pour la RDC et cette ressource est de plus en plus surexploitée car utilisée massivement par les ménages notamment pour la cuisine, faute d’autres sources d’énergie disponibles (électricité, gaz), et également en raison de l’urbanisation rapide. Les prélèvements pour l’approvisionnement en bois énergie des villes constituent désormais une cause majeure de la dégradation des forêts et de la déforestation en Afrique tropicale humide.
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L’approvisionnement en bois énergie de Kinshasa représente ainsi cinq millions de tonnes de bois par an. Cela entraîne l’exploitation annuelle d’environ 60 000 hectares de forêts naturelles périurbaines. La RDC dispose d’un nouveau code forestier (2002) mais le bois de feu, essentiellement issu de forêts hors concessions, n’est que peu concerné. Cela induit une gestion incontrôlée, informelle et non durable de la ressource.
Dans ce contexte, le projet Makala – ce qui signifie « braise » en lingala – a pour objectif d’assurer l’approvisionnement durable des villes en bois énergie, en limitant l’impact sur l’environnement. Les activités se déroulent en RDC, autour de Kinshasa (Bas-Congo et plateau des Batéké) et de Kisangani, ainsi qu’en République du Congo autour de Brazzaville.
Financé par l’Union européenne, le projet est coordonné par le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) basé en France. Et rassemble plusieurs partenaires, associés et sous-traitants, nationaux et internationaux. Parmi ceux-ci en RDC : le Ministère de l’Environnement, de la Nature et du Tourisme (service national de reboisement, direction du développement durable) ; l’Ecole régionale post-universitaire d’aménagement et d’action intégrée des forêts tropicales (Eraift) de Kinshasa ; et l’Université de Kisangani (faculté des sciences agronomiques).
Le projet Makala a été lancé début 2009 pour une durée de quatre ans. http://makala.cirad.fr.
Quelques animaux endémiques
Bonobo
De son nom scientifique Pan paniscus, le bonobo fait partie de la famille des cinq primates répertoriés à travers le monde au même titre que ses cousins gorille (de montagne et de plaine), chimpanzé ou orang-outan. Par méconnaissance, le bonobo fut longtemps apparenté à une sous-espèce de chimpanzés. C’est Ernest Schwarz qui fut le premier à suggérer son existence à partir de l’examen d’un crâne de ce spécimen.
Grâce aux travaux de Harold Coolidge, le bonobo acquit en 1933 le statut d’espèce à part entière. Endémique à la RDC, l’habitat naturel du bonobo est situé dans les denses forêts de la Province de l’Equateur, principalement dans le Parc National de la Salonga, ainsi que dans quelques zones forestières du centre du pays (dont le nouveau Parc National de la Lomami).
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Il est totalement protégé par la loi. Les estimations numériques des populations de bonobos sont assez floues. On estime néanmoins que l’espèce est en danger, étant donné que son habitat se réduit fortement et que l’animal est sérieusement braconné pour sa viande.
Les bonobos vivent en communauté dans des groupes de plusieurs dizaines d’individus. Ce sont les femelles adultes qui sont à la base de la plupart des décisions, qui gèrent le partage de la nourriture et désamorcent l’agressivité des mâles. Les contacts sexuels permettent de réduire le stress en cas de conflit ou de tension mais aussi lors de grandes excitations comme le partage d’aliments favoris ou l’accueil de nouveaux individus.
Le bonobo partage avec l’homme 98% de gènes, ce qui en fait son plus proche cousin. Le bonobo a un régime quasiment végétarien, de préférence composé de fruits, feuilles et tiges mais aussi de fleurs, noix et herbes.
Gorille
Le gorille (Gorilla gorilla) est le plus grand des primates. Pouvant mesurer jusqu’à 1,80 mètres et atteindre 180 kilos, les gorilles vivent en petits groupes d’une trentaine d’individus, femelles et jeunes sous l’autorité d’un mâle dominant reconnaissable par son dos au pelage argenté. Le groupe se déplace durant la journée à la recherche de nourriture, et le soir des nids sont construits pour la nuit.
Les gorilles se nourrissent principalement de feuilles et de quelques petits insectes. De par l’influence du cinéma hollywoodien (King Kong ou Tarzan), on leur a longtemps attribué toutes sortes de légendes comme celle de tueurs d’hommes ou d’animal hautement agressif. Ce grand herbivore est pourtant d’un naturel placide et, une fois habitué, se laisse facilement approcher malgré son gabarit impressionnant.
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Deux espèces de gorilles vivent en RDC. Tout d’abord, le gorille de montagne dont l’habitat naturel va de la zone des Virunga jusqu’au Parc National du Bwindi (sud-ouest de l’Ouganda) et au-delà de la frontière rwandaise. Cette espèce, tout comme l’autre, est en danger d’extinction. Vivant en effet dans une région longtemps troublée au niveau politique, on estime qu’il en resterait moins d’un millier.
Le gorille de montagne a notamment été rendu célèbre grâce aux travaux de Dian Fossey qui a vécu au sein d’un groupe durant plusieurs années. L’autre espèce, le gorille de plaine oriental, vit également en RDC dans les zones de basses montagnes de l’est du pays principalement au Parc National de Kahuzi-Biega non loin de son cousin de montagne dans le parc voisin des Virunga. Des différences morphologiques existent entre ces deux variantes, qui concernent principalement la pilosité, la forme du crâne et la taille des membres.
Okapi
Curieux et élégant animal, qui a la tête et la queue d’une girafe, sa parente la plus proche. Le cou et le corps ressemblent davantage à ceux du cheval mais les pattes robustes sont celles de l’antilope tandis que ses rayures pourraient être empruntées au zèbre. L’okapi est un mammifère qui pèse, adulte, de 200 à 300 kilos et qui vit uniquement dans les forêts humides de l’Ituri, dans le nord-est du Congo.
C’est un animal farouche et solitaire, et donc difficilement visible à l’état sauvage. Il n’a été officiellement découvert qu’en 1901 par l’Anglais Harry Johnston, gouverneur en Ouganda qui avait été informé de la présence d’un grand mammifère encore inconnu.
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Suivant la description de Stanley, il part en 1899 à la recherche de cet animal durant plusieurs mois et accumule de nombreux témoignages auprès des Pygmées qui lui confirment le nom indigène de l’animal : « okapi ». A partir du relevé d’empreintes (à deux doigts, alors que les équidés n’en ont qu’un seul) et surtout grâce à l’analyse de crânes retrouvés, on a pu démontrer qu’il s’agissait d’un nouvel animal apparenté aux girafes. Il sera appelé Okapia johnstoni.
La découverte et l’analyse d’individus vivants confirmeront que l’okapi appartient bien à la famille des girafes. L’espèce est protégée et visible au sein de la Réserve de Faune à Okapi à Epulu dans la Province Orientale.
Paon congolais
Le paon congolais (Afropavo congoensis) est originaire de la région de l’Ituri. C’est un bel oiseau multicolore au dos couvert de plumes vertes aux reflets métalliques, avec une houppette jaune claire et noir, la gorge couverte de plumes rougeâtres, le ventre vert foncé et les ailes bleuâtres chez le mâle. Même s’il ressemble davantage à un gros faisan qu’à un paon classique à longue queue.
La femelle couve ses œufs mais c’est le mâle qui s’occupe des petits, les gardant sous sa protection pour la nuit.
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Pour la petite histoire, c’est une seule plume de la coiffure d’un Pygmée de la forêt de l’Ituri qui mena à sa découverte. La législation le protège totalement et ce, depuis 1933. On ne le trouve normalement que dans le Parc de la Maiko, mais des spécimens ont été découverts récemment dans la zone forestière couverte par le tout nouveau Parc de la Lomami au centre du pays.
Rhinocéros blanc du Nord
Le rhinocéros blanc ou ceratotherium est l’un des plus vieux mammifères terrestres. Le rhinocéros blanc du Nord ne se trouvait plus, jusqu’à récemment, qu’au Parc National de Garamba dans la Province Orientale vers la frontière sud-soudanaise.
Mais les braconniers et autres groupes armés qui ont occupé le parc pendant les années de trouble ont eu raison de ce grand mammifère qui est maintenant appelé à disparaître complètement, si ce n’est déjà fait, vu le nombre insuffisant d’individus restants pour perpétuer l’espèce. Et ce, malgré des efforts entrepris, par Laurent-Désiré Kabila notamment qui avait même envisagé un moment le déplacement provisoire des spécimens rescapés dans les réserves de pays voisins comme le Kenya pour les mettre à l’abri le temps de la guerre, suite aux conseils des spécialistes de la conservation. Mais le projet n’a malheureusement pas abouti…
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Au total, cinq espèces de rhinocéros peuplent la planète dont deux en Asie et trois en Afrique. Sur le continent africain, on trouve le rhinocéros noir et deux espèces de rhinocéros blancs, l’un en Afrique du Sud et au Botswana, l’autre en RDC.
Très proche du rhinocéros noir, le rhinocéros blanc s’en distingue par une taille plus grande, par la forme de son museau et par un caractère beaucoup plus placide que le rhinocéros noir. Par contre sa couleur reste grise comme celui de son cousin. Son sobriquet de « blanc » vient d’une confusion de langage.
Les Sud-Africains d’origine hollandaise appelaient cet animal « wijd lip » soit « lèvre large ». Par confusion, « wijd » sera compris par les Anglais comme « white », d’où l’appellation de rhino blanc.
Jardins zoologiques & parcs animaliers
J.A.C.K.
Acronyme de Jeunes Animaux Confisqués au Katanga. Il s’agit d’une association créée en 2006 à Lubumbashi, dirigée par Franck Chantereau et son épouse Roxanne. Ce centre, installé au sein du zoo de Lubumbashi, accueille les chimpanzés saisis par les autorités et offre un endroit sécurisé où les primates orphelins peuvent être suivis. J.A.C.K. collabore avec l’ICCN afin de réintroduire petit à petit les chimpanzés dans leur milieu naturel.
Luango-Nzami
L’ICCN a formé six écoguides pour l’observation des hippopotames au village de Luango-Nzami (70 kilomètres de Moanda) dans la Province du Bas-Congo. Les écoguides sont aussi là pour sensibiliser pêcheurs et chasseurs à vivre en bonne harmonie avec ces pachydermes aquatiques capables, il est vrai, de ravager les champs de patates douces ou de haricots des villages voisins en saison sèche.
Le troupeau fait aujourd’hui une quinzaine d’individus avec des petits. L’approche se fait dès l’aube avec les guides qui connaissent parfaitement les lieux et les habitudes de leurs protégés. Le lamantin est aussi présent mais farouche et surtout actif la nuit. Par contre avec un peu de chance, vous verrez l’un ou l’autre petit groupe de ces buffles particulièrement familiarisés aux abords du fleuve.
Muyambo Park
Situé à une quinzaine de kilomètres du centre de Lubumbashi, le parc a ouvert ses portes en 2009. Avec une superficie d’une centaine d’hectares, Muyambo Park s’est fixé comme objectif de préserver la nature par le développement de toute action destinée à assurer la conservation, la protection de la faune et de la flore du Katanga notamment à travers l’éducation, la formation et l’étude scientifique.
L’aménagement du parc permet de longues promenades dans la nature et l’organisation de mini-safaris, à pied ou par engin approprié (vélo, quad, voiturette, jeep…). Le parc comprend un jardin d’oiseaux, un lac et plusieurs animaux en liberté notamment des girafes, zèbres, kudu, gazelles, hyènes… Plusieurs espèces d’oiseaux nichent ou y passent, tels la grue couronnée, le paon royal, l’autruche, les oies, perdrix et autres pigeons sauvages.
Il est couvert par une végétation magnifique composée d’arbres en provenance pour certains du jardin botanique de Kisantu, des Symphonies Naturelles de Kinshasa, mais aussi de Tanzanie, d’Amérique et d’Afrique du Sud.